« Les enfants des rues s'abritent souvent sous terre, près des canalisations d'eau chaude. Ils ont peur d'être arrêtés par la police. » Ces enfants livrés à eux-mêmes, que décrit Tristan Parrain, 23 ans, vivent à Irkoutsk, en Sibérie (Russie), située sur les rives du lac Baïkal. Cet étudiant en maths part à leur rencontre avec Guillaume Macquaire, un autre Angevin étudiant en histoire, et des bénévoles de l'association parisienne Citoyens des rues.

Cet été, ils emmènent avec eux 10 m³ de vêtements. Notamment récupérés par des lycéens des Yvelines, qui apprennent le russe. « Les enfants ont besoin de chauds vêtements, car l'hiver est très rude. Ils ont du mal à survivre l'hiver et sont en mauvaise santé. » Par ailleurs, des fournitures scolaires vont aussi être acheminées.Les jeunes gens prévoient au moins deux semaines pour parcourir les 10 000 km qui les séparent de la Sibérie. Sur place, ils sont en contact avec des orphelinats de la ville et avec un étudiant russe, vice-président de Citoyens des rues.

Apporter ses habits est aussi un moyen d'entrer en contact avec ces enfants orphelins ou abandonnés, qui vivent d'expédients et peuvent vite basculer dans la violence et la drogue. « À leur contact, il va falloir déterminer l'aide qu'on peut leur apporter et la structurer », explique Tristan Parrain. À terme, l'association pourrait aider les Russes à mettre en place une structure d'accueil spécifique.

D'ailleurs, Citoyens des rues est également en relation avec l'Association chrétienne des étudiants de Russie pour « voir comment ils font pour s'occuper d'enfants des rues à Moscou ».

Mais la tâche ne va pas être facile. « Personne ne s'occupe vraiment de leur sort à Irkoutsk. Il n'y a quasiment rien pour eux. Il va falloir aussi sensibiliser les habitants. »

Et comment en vient-on à vouloir aider des enfants aux fins fonds de la Russie ? « En apprenant le russe à la fac. J'avais envie d'aller dans le pays et l'humanitaire me trottait dans la tête », raconte Tristan. Il a ensuite découvert Citoyens des rues, rencontré les autres bénévoles. Et voilà qu'ils doivent partir le 20 juillet.

M. T.