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Les enfants du paradis

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Vladimir le Terrible
15-03-2008
Vous, je ne sais pas, mais moi, je commence à en avoir ras la frange de l’avalanche de propagande anti-Poutine que nous déversent en per­ma­nence les médias-qui-pensent. Récemment, un documentaire intitulé le Système Poutine (France 2) dénonçait véhémentement la “dérive autocratique” du président russe, ainsi que ses atteintes intolérables aux droits de l’homme, de la presse et des terroristes tchétchènes…

Dimanche dernier, Arte en rajoutait une louche avec Meurtres en série au pays de Poutine, un docu-thriller qui aurait dû s’appeler “Poutine, serial killer”, puisque c’est la thèse qu’il plaide de façon tout à fait univoque : la “dictature” de Vladimir le Terrible serait assise sur un tas de cadavres.

Vous savez quoi ? Moi qui étais déjà jeune bien avant la chute du mur de Berlin, je n’ai pas souvenir d’avoir été autant tympanisé avec les crimes de masse – avérés, eux – de feu l’Union soviétique.

Alors, pourquoi ces deux poids et deux mesures ? Lâcheté ? Sans doute. La “gauche morale” a toujours eu une regrettable propension à taper dans le beurre plutôt que dans le fer. « Est-ce par hasard ? » comme disait Dave, si Sartre a découvert les vertus de l’engagement en 1945 ?

Lâcheté certes, mais aveuglement surtout : ces singes-là veulent bien parler, mais en aucun cas ni voir ni entendre. Et puis, après tout, peu importe : quelle que soit la face par laquelle on gravit la montagne de la bêtise, on se retrouve ensemble au sommet !

Rumeurs sur les bancs de la gauche : “Vous n’avez pas le droit de comparer Staline et Hitler au nom du totalitarisme !” Parce que, figurez-vous, il y a une différence de fond : le communisme, contrairement au nazisme, était pavé de bonnes intentions.


Mais depuis quand l’hypocrisie est-elle une preuve de bonne foi ? Devinette simple : à quoi reconnaît-on infailliblement un intellectuel-de-gauche ? À son étonnante capacité de changer d’erreur sans jamais effleurer la vérité.

Et la vérité, en l’occurrence, c’est que jamais la Russie n’a été aussi démocratique ! Sans doute pas une démocratie parfaite telle que l’ont rêvée Platon ou Tocqueville. Mais où donc est-elle ? Après soixante-quatorze ans d’une dictature ubuesque et sadi­que, puis dix années de chaos où l’État désagrégé a démissionné au profit des clans mafieux, “Que faire ?”, comme disait l’autre ?

S’enfoncer dans le chaos des guerres entre féodalités mafieuses (auxquelles Eltsine avait cédé la réalité du pouvoir) ?

Retourner à la dictature communiste par la voie des urnes ? (Encore deux ans du même Eltsine, et on y était !)

En 2000, Poutine a proposé une troisième voie – la seule possible et donc souhaitable – dans un pays qui revenait de si loin. Sortir la Russie de la crise, faire progresser le niveau de vie sans liquider les acquis sociaux, redonner au pays une fierté nationale et une stature internationale.

Que demande le peuple ? Ça, apparemment !

Basile de Koch, le 07-03-2008
http://www.valeursactuelles.com/public/valeurs-actuelles/html/fr/articles.php?article_id=1993

 

 
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