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Les enfants du paradis

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Récit 2ème voyage : 26 décembre 2007
01-01-2008

Une petite halte pour se rafraîchir  à l'hôtel habituel de P et nous partons pour K où nous serons pendant 2,5 jours. K est située à environ 230 kilomètres de P.  K  est  une ville de 33 000 habitants avec des immeubles des années 50 et des maisons en rondins. Typiquement russe comme architecture. Ses ressources sont l'exploitation du bois et des petites entreprises. Elle est composée de 100% de russes, qui pour la plupart voient des étrangers uniquement lors des jugements d'adoption au tribunal de la ville. Autant dire que nous sommes tout de suite repérer.

L'hôtel où nous allons séjourner est l'unique hôtel potable et qui accepte les étrangers. La gérante ne parle que russe, ne prend que des roubles, ne fait pas restaurant et n'a pas d'accès internet. Nous resterons seuls à K, car nos facilitateurs repartent à P dans l'après midi. Pour éviter que nous mourions de faim, nos facilitateurs nous accompagnent au magasin d'alimentation situé à 100 mètres de l'hôtel. C'est un peu imprévu, car nous pensions qu'ils restaient avec nous. Mais non, cela nous permet de découvrir un autre monde.  Dans le congélateur du magasin, les baies sont en vrac dans un grans sceau sans couvercle, idem pour d'autres fruits. Il y a aussi de la vente à la coupe de charcuterie. En Russie, le saucisson se vend au poids, pas au nombre de tranches.  Nous prenons après avoir fait deux fois le tour en ouvrant grand les mirettes, des soupes déshydratées ( chaque chambre a sa bouilloire et un frigo), des fruits, des yaourts, du pain et du fromage, du lait et de l'eau. Il est en effet déconseillé de boire de l'eau du robinet en Russie.

Notre chambre est une suite confortable et spacieuse. Nous y sommes très bien, mais l'eau chaude est capricieuse. Le plus souvent, il n'y aura pas d'eau chaude pour la douche.  Pour nous rendre à l'orphelinat situé à 15 km de K, nos facilitateurs nous trouvent un habitant qui accepte de faire le chauffeur moyennement finance. Heureusement que nous avons changé une certaine somme d' euros.   Donc notre gentil chauffeur russe Sacha va nous conduire le matin à 9h, nous reprend le midi, nous amène de nouveau vers 16h et nous reprend vers 18h. Il sera toujours ponctuel et aimable.

La matinée est vite passée. Cet après midi du 26, nos facilitateurs prennent au passage l'assistante sociale qui s'occupe des dossiers des lutins. Elle sera leur défenseuse au jugement. Elle veut nous connaître et voir notre contact avec les enfants.  Nous voila de nouveau à l'orphelinat, il est recouvert de neige et la même odeur de pelmenis et de chou flotte dans l'air.

Comme des habitués nous allons dans la salle de présentation attendre les lutins.  Avec nous, nous avons la valise contenant les jouets et les vêtements pour le senfants de l'orphelinat. Des petites voix et le bruit des petits pieds  se font entendre  dans le couloir. C'est les deux Vava.  Ils nous regardent avec des grands sourires et nous sautent au cou en faisant des gros calins. Ils sont heureux de nous revoir et nous aussi.

Farfadet a les cheveux coupés, ce qui lui donne un air de petit page. Il est très calin, lui qui était un peu distant lors du premier voyage et très calme. Petit lutin est pragmatique,  que contient la valise?   Je lui donne les jouets que nous avons apporté. Il pousse des cris de joie devant les duplos et les playmobils. Farfadet accapare son futur papa et jacasse avec lui. Le futur papa le couvre des yeux .

Comme farfadet est l'aîné ,l'as lui demande s'il veut que nous soyons ses parents, s'il veut aller en France et apprendre le français. La réponse fusse : da.

C'est un grand moment d'émotion pour nous, bien que nous ne soyons pas sûr que farfadet est bien compris tout que cela implique et qu'il ne répète pas comme un perroquet ce que les personnels de l'orphelinat lui ont dit.  Petit lutin s'en fout carrément, car il est très occupé : il joue avec les petites voitures.

Nos facilitateurs et l'as nous laisse seuls avec les lutins. Nous nous reverrons le 28 décembre pour le jugement.

 L'après midi passe  très vite. Les deux vava nous appellent papa et mama. Nous pensons que la psychologue a commencé à les préparer pour le grand départ. Mais, à entendre ses mots simples papa et mama, nos coeurs chavirent un peu, on ne montre pas que cela nous bouleverse un peu.

Pour faire diversion et cacher notre émotion, nous leur essayons les polaires que nous avons amené. Du 5 ans pour l'aîné et du 4 ans pour le second. Bien vu, cela leur va rapidement. Le 5 ans va aussi à petit lutin qui est plus carré que son frère qui est du style asperge fluette. Lors du troisième voyage, il faudra tout apporter car l'orphelinat ne donne rien. Pour cibler au mieux nos achats, nous prenons leurs mensurations, farfadet s'y prête bien. Petit lutin ronchonne un peu et gigote beaucoup, mais nous y arrivons.

A l'heure du départ, ils partent gaiement avec leur nounou avec nous avoir fait des gros bisous. Priviet les  lutins, on revient demain. A 18 heures, Sacha est là et nous véhicule. Il fait nuit noire. Le paysage qui défile est toujours le même : sapins, bouleaux, maisons en bois, neige, chiens errants. Le soir, pas de courses, nous restons à l'hôtel sagement. Nos facilitateurs nous ont recommandé de ne pas sortir après 20h : nous sommes étrangers, et pouvont faire de mauvaises rencontres ou avoir des réactions d'hostilité envers nous. Nous sommes heureux de nous reposer, car nous n'avons pas dormi depuis 24 heures et les lutins nous ont achevés. De la soupe, du pain, des fruits et du fromage compose notre dîner, un peu frugal. Mais on n'a pas très faim, ce qui tombe bien.

Pour préparer notre intervention au jugement, notre interprète nous a laissé un plan à suivre : pourquoi on veut adopter en Russie, nos arguments économiques, nos activités professionnelles, notre projet, l'avenir prévu pour les enfants. Il faut apprendre par coeur les réponses. Etre cohérent avec les montants des salaires, comptes bancaires, dates indiquées sur les différentes attestations de notre dossier. C'est le chef de famille qui doit parler. En russie, c'est l'homme, je serais la roue de secours. Monsieur compose son discours et me le récite. Morphée nous emmène rapidement dans ses bras.

Nota : le 26 décembre c'est  mon anniversaire. Quel plus beau cadeau de se voir appeler mama pour la première fois?   

 

 

 

 
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