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Les enfants du paradis

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Récit : mardi 27 novembre
01-12-2007

C'est le jour J. The day tant attendu et espéré.

Au buffet du petit dej, nous retrouvons le couple MDM qui a lui aussi une présentation loin de P. On mange vite pour être à l'heure. A.S. et I. arrivent un peu endormis eux aussi. Il fait - 7°C dehors. On se serre un peu dans le 4*4, bien au chaud dans nos doudounes. Il y a déjà de la circulation dans P et des personnes attendent emmitouflées le bus pour aller travailler.

La route est enneigée et dégagée au milieu. Au fur et à mesure que nous avancerons dans la campagne, la route deviendra gelée. Le 4*4 a des pneus cloutés. Tout va bien. Le paysage défile : la banlieue de P avec ses tours et ses petites maisons de bois, ses usines et puis ce que l'on peut appeler une nationale bordée de bois de bouleaux et de sapins. Tout est recouvert de neige, on dirait une carte postale. Moi qui révait de voir la taïga, je suis servie : c'est beau comme dans mes rêves. Et les isbas sont comme celles des vieux contes russes.

Par moment, il y a un panneau de bus planté au milieu de rien et des personnes attendent. Les stations services se se suivent mais ne ressemblent pas : des modernes avec magasins ou des pompes antiques. Le prix du litre est de 20 roubles.

Nous croisons des voitures de style simca des années 50, des camions rutilants, des 4*4, ou d'autres marques typique russe comme des Lada. Nous avons même  aperçu un camion gazogène à bois. Vraiment toutes les époques cohabitent en russie.

La route est longue : 3 heures de route avec des camions à bois hyper chargés. Le jour ne commence à se lever que vers 9h30. Nous roulons au pas quand des policiers sont vue, sinon c'est plutôt du 130 km/heure avec des doublages en pleine côte ou serrés. Même pas peur, ni malade. Les villages au loin défilent, identiques, petites maisons en bois, avec des cheminées fumants à plein régime. L'orphelinat est situé dans un petit village d'une ancienne république autonome. Enfin, nous arrivons, on commençait à avoir mal aux jambes.

 

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La bâtisse en brique est recouverte de neige et des chiens curieux errent dans la cour. Il fait très froid.

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Il fait bien chaud à l'intérieur, les facilitateurs font les présentations. C'est la première fois que des français viennent dans cet orphelinat, d'habitude ce sont des espagnols ou américains. Nous sommes emmenés dans une grande pièce confortable. Les murs des couloirs sont décorés de dessins d'enfants encadrés et dans l'air flotte l'odeur de pelmeni et de choux. Tout est propre et bien rangé. Là, la directrice racontent l'histoire des enfants  Le médecin nous expliquent les pathologies dont souffrent les enfants. Il y a un médecin et un psychologue attachées à cet orphelinat qui suivent de prs les enfants. Nous notons scupuleusement toutes les informations et posons des questions.

Enfin, nous allons dans une petite pièce destinée aux adoptions, avec des jeux et des livres. Nos facilitateurs et traductrice partent un instant discuter avec la directrice et nous laissent seuls. Une dame entre et tient par la main un petit bonhomme que nous appellerons petit lutin. Il n'est pas très rassuré et n'a pas envie d'être là.  Il nous dévisage : le pauvre doit se demander qui nous sommes et pourquoi on ne ressemble pas aux russes. Je lui fait les présentations en russe.  Cela ne le rassure pas plus. Nous lui montrons la voiture de course jaune et celle à friction que nous avons apporté. Finalement, il se met à pleurer car il est terrorisé. Sa nounou lui demande s'il veut bien revenir plus tard et elle l'emmène. Oui, il est d'accord pour revenir voir ces drôles de gens.

L'aîné est en famille d'accueil, I. part le chercher  avec son 4*4, il arrivera une demi heure plus tard. Nous l'appellerons Farfadet. farfadet arrive avec son camion et manifestement veut jouer avec. il nous regarde et commence à jouer, nous aussi on entasse des cubes dans son camion, construisons un garage avec lui. Il apprécie, il parle beaucoup, I. nous raconte que pendant le voyage, il n'a pas arrêté de poser des questions: et pourquoi ceci et pourquoi cela. Prenant l'ardoise magique, il nous dessine une belle voiture, rien ne manque. Nous prenons des photos, farfadet est interéssé et regarde l'écran d'un air ravi, du coup petit lutin vient aussi jeter un cup d'oeil.

Petit lutin est revenu, son frère le reconnait, il est content et rassuré. Ils jouent ensemble et avec nous. C'est bientôt l'heure du déjeuner pour eux. Nous les quittons et reviendrons dans l'après midi. Nos facilitateurs font une halte aux services sociaux du district pour récupérer des papiers et en savoir plus sur la famille existante.  Nous déjeunons dans une salle aménagée en isba avec du bois cordé. Comme, ils savent que nous souhaitons manger de la cuisine russe, l'équipe veut nous faire plaisir et déguster un repas typique. Nous goûtons aux pelmenis à la viande d'élan à la sauce d'airelle, à la soupe verte et la crême aigre, au dessert aux fraises des bois. Tout est fin, bien présenté et délicieux. Et dire qu'il y a des adoptants qui ne mangent pendant leur séjour que des pizzas ou des cheese burger. Ils ne savent pas ce qu'ils perdent. Le chef est une cuisinière jeune, qui a eu plusieurs prix.

 Retour à l'orphelinat, nous y croisons un chat comme le chat Fido couché sur le radiateur les yeux mi clos. Les deux frères n'ont pas voulu faire la sieste, les coquins, trop excités par la rencontre. Nous allons dans la pièce de musique, farfadet me montre le piano, les ballons et m'indique qu'il veut jouer avec son camion, petit lutin arrive aussi avec ses voitures, c'est la course aux voitures. Les yeux s'illuminent  et petit lutin commence à de détendre et à parler. Nous jouons tous au ballons, les petits comme les grands sont ravis. Et puis je sors le paquet d'Haribo, les jeux s'arrêtent et des regards obliquent vers ma direction. Les konfieutou ont un succés fou, surtout les nounours, michka comme le dit petit lutin,  farfadet est plus intéressé par les crocodiles.

L'heure du départ arrive, nous quittons les deux boutchous et leur disons à demain.  Retour vers P. avec trois heures de route. Nous sommes arrêtés par un policier, cela me fait penser aussitôt à ces histoires de highjacking qui circulent en russie: pour améliorer leurs salaires médiocres, les policiers rackettent des automobilistes, sinon c'est le poste.  Là, c'est simplement un contrôle des papiers du véhicule.

La nuit tombe vite et nous arrivons à P. vers 19h30. Nous débriefons avec les facilitateurs, nous demandons des examens complémentaires pour l'aîné que nous payerons à la directrice de l'orphelinat. le débriefing dure longtemps, car nous comparons nos notes, nos impressions et c'est vers 22h30 que nous posterons les photos à notre médecin. 

Il y a une équipe de lutteurs qui est arrivée à l'hôtel, et ils font du bruit dans les chambres, car ils un peu ivres. Nous endormons tard vers minuit pour un départ vers 7h30.

 

 
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