28-08-2007

Des étudiants de diverses universités de Phnom Penh sont allés à la rencontre de la population rurale pour diffuser des informations sur le procès des Khmers rouges, mais aussi pour mieux comprendre cette époque. Deux cents étudiants bénévoles, venus de différentes facultés de Phnom Penh, se sont mobilisés, le 16 août dernier, pour une campagne de sensibilisation sur le procès des Khmers rouges auprès des habitants des provinces.« Notre stratégie est de faire participer les étudiants aux démarches des Chambres extraordinaires.

Mais il s’agit avant tout d’un échange. Dans un premier temps, ils aident à la diffusion d’informations concernant le travail du tribunal auprès de la population villageoise, dans des zones très reculées. Et au fil des échanges, ils apprennent ainsi auprès des villageois ce que fut réellement le régime de Pol Pot.

Certains ne croient pas à la réalité du régime génocidaire », explique Ser Sayana, organisatrice de la campagne initiée par le Centre de Documentation du Cambodge.Ces bénévoles ne sont pas partis les mains vides. Ils ont ainsi distribué des copies de livres publiés sous le régime du Kampuchea démocratique et différentes brochures d’informations dont « Chercher la vérité », éditée par leCentre de Documentation sur le Cambodge.

« Chaque étudiant doit poser 5 questions aux habitants qu’ils rencontrent, portant notamment sur leur vie à travers le régime Khmer rouge, leur impression sur le tribunal, et ce qu’ils pensent de la réconciliation », poursuit l’organisatrice.Les étudiants étaient loin de se douter de ce qu’ils allaient rencontrer. Les douleurs sont encore vives, malgré les années.

Ainsi, Mey Ponlok, étudiant de deuxième année à la faculté de droit, s’est dit bouleversé à la suite de ces rencontres.« Cela m’a beaucoup impressionné. J’ai passé quelques heures avec une famille dont des membres ont été tués par les Khmers rouges. Ils se sont mis à pleurer lorsque je leur ai posé des questions sur ce qu’ils avaient vécu. Ils m’ont montré une grosse cuillère et expliqué que c’était avec cela que les Khmers rouges mesuraient le riz pour le répartir à chacun. Une cuillère de riz par jour et par personne ! », se rappelle le jeune homme.«

i rencontré quatre anciens cadres khmers rouges, qui ne veulent pas de ce procès », rapporte pour sa part Sor Samnang, dont le groupe s’est déplacé à Pailin. « Ils ont dit que l’histoire c’est du passé, il faut la laisser aller. En plus, les anciens responsables sont vieux, les juger est inutile ».

A l’heure actuelle, seul Duch, ancien directeur de la prison S-21, est inculpé pour crimes contre l’humanité.

Kong Sothanarith