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Mariage gay : crainte sur l'adoption
20-12-2012

 

L'Agence française de l'adoption craint que le projet d'ouverture du mariage aux couples homosexuels nuise aux célibataires souhaitant adopter un enfant à l'étranger.

Jeudi, l'Agence française de l'adoption (AFA) s'est projetée dans un futur où les couples homosexuels auraient le droit d'adopterà l'international. Auditionnée à la commission des lois, sa directrice générale, Béatrice Biondi, a partagé son «inquiétude sur le devenir de ces familles que nous aurons du mal à orienter vers un pays susceptible d'accepter leur dossier».

L'AFA, premier opérateur de l'adoption en France et structure publique, traite tous les dossiers qui lui sont adressés. Contrairement aux organismes autorisés pour l'adoption, privés, qui peuvent sélectionner les candidats disposant d'un agrément. L'agence estime donc qu'elle hériterait de la plupart des dossiers des couples homosexuels si la loi était votée, ces derniers étant les plus difficiles à faire aboutir.

Dans certains pays, «des attestations de non-homosexualité»

«Environ 70 pays dans le monde condamnent encore l'homosexualité. Une vingtaine de pays autorisent l'adoption par des couples homosexuels. Seuls trois pays, les États-Unis, le Brésil et l'Afrique du Sud pourraient potentiellement répondre aux demandes des couples homosexuels», a souligné Arnaud Del Moral, en charge de la stratégie et des procédures d'adoption à l'AFA.

«Certains pays, comme la Chine ou le Vietnam, peuvent demander de produire des attestations de non-homosexualité!», a rappelé Béatrice Bondi, laissant entrevoir un gouffre culturel dont tous les candidats à l'adoption ne sont pas conscients.

Aux États-Unis, les enfants adoptables à l'international «présentent des profils très complexes: ils sont âgés de plus de sept ans et présentent des pathologies importantes», précise Arnaud Del Moral. L'AFA n'étant pas accréditée au Brésil, elle risque donc de n'avoir qu'un seul pays pour transmettre ces dossiers: l'Afrique du Sud.

«Comment allons nous pouvoir envoyer 40 ou 50 demandes de couples homosexuels si seulement deux ou trois adoptions sont possibles?», s'interroge Arnaud Del Moral. L'AFA craint donc d'être victime d'un contexte tendu et d'un projet de loi qui ne correspond pas forcément à la réalité de l'adoption internationale.

En Russie, les célibataires pourraient devenir «suspects»

Si certains pays ont inscrit de manière explicite dans leur droit le refus d'adoption par des homosexuels, d'autres font passer le message de manière officieuse, explique également l'agence. Cette dernière appréhende que les couples dont les dossiers ne seraient pas envoyés dans des pays où ils n'ont aucune chance d'aboutir se retournent contre elle devant les tribunaux administratifs.

Envoyer les dossiers des couples homosexuels dans ces pays qui n'acceptent pas ces candidats comporte en outre un risque, celui «de la fermeture de l'adoption par les célibataires», ont avancé Béatrice Biondi et Arnaud Del Moral devant les députés. «Dans un pays comme la Russie par exemple, on peut craindre l'arrêt de l'adoption par les personnes célibataires», qui deviendraient en quelque sorte «suspectes», a souligné la directrice de l'AFA.

D'autres professionnels de l'adoption évoquent un scénario plus pessimiste, estimant que le dossier d'un couple de personnes de même sexe bloque «toute la pile des dossiers» dans des pays hostiles à ces candidatures.

AGNES LECLAIR

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/12/06/01016-20121206ARTFIG00702-mariage-gay-inquietudes-sur-l-adoption.php

 
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