Kirill, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, a déclaré que la série Shkola reflétait la réalité russe, soulignant en conséquence l’importance du fait d’enseigner à l’école les bases de la culture religieuse et de l’éthique laïque. « Innombrables sont les critiques contre les réalisateurs et contre la télévision. Pourtant, cette série, bien que sous une forme grotesque – mais le cinéma est par nature grotesque –, nous montre quelle est la situation de nos enfants, de notre jeunesse », a déclaré le chef de l’Église orthodoxe russe à Tcheliabinsk, lors de la signature d’un accord de partenariat social avec l’okrug fédéral de l’Oural.

Shkola, qui se positionne comme « une série radicale sur les adolescents », est diffusée sur Perviï Kanal depuis le 11 janvier. Les enseignants se sont insurgés contre la série, qui raconte la vie d’une école ordinaire, considérant qu’elle discrédite leur profession. La série a également été attaquée par des représentants de l’Église orthodoxe russe. De son côté, le ministre russe de l’éducation et des sciences, Andreï Foursenko, a déclaré que Shkola attirait l’attention de la société sur les problèmes de l’enseignement.

Le Patriarche a également déclaré être satisfait que les débats sur l’enseignement des bases de la culture spirituelle et de la morale dans les écoles aient abouti. « L’enseignement religieux va orienter la pensée de nos écoliers vers des valeurs communes », considère-t-il.

Les discussions sur le fait de savoir s’il était acceptable d’introduire dans l’école laïque une matière commune et obligatoire sur la religion ont commencé au début des années 2000. Dmitriï Medvedev y a mis un point final, en juillet 2009, en soutenant le point de vue des leaders religieux sur l’enseignement des bases de la culture religieuse et de l’éthique laïque dans les écoles et en proposant de mener l’expérience dans un certain nombre de régions du pays. Le nouveau cours a commencé d’être dispensé en avril dans les écoles de 19 régions russes. Il inclut six modules : cultures orthodoxe, islamique, bouddhiste et juive, bases des cultures religieuses mondiales et éthique laïque. Les écoliers doivent choisir l’un de ces modules. En 2010-2011, ces nouveaux cours seront dispensés au quatrième trimestre de la quatrième classe (équivalent du CM2) et au premier trimestre de la cinquième classe (6è).

Le Patriarche a également insisté sur la nécessité de la liberté de choix des écoliers et des parents à l’intérieur du nouveau module de culture religieuse. « Il est essentiel, bien sûr, que le caractère volontaire soit respecté à la lettre, qu’il n’y ait pas d’excès rappelant les élections soviétiques quand, subitement, 99,9 % de la population se prononçaient pour un même choix », a déclaré le chef de l’Église orthodoxe russe.

Samedi 17 avril, au cours d’une rencontre avec les institutions de la société civile à Ekaterinbourg, il a souligné avoir reçu des informations selon lesquelles les parents d’élèves, sous la pression de directeurs d’écoles eux-mêmes soumis à la pression des autorités locales, optaient tous massivement pour la matière « éthique laïque » plutôt que pour les bases culturelles de l’orthodoxie, de l’islam ou du judaïsme. Ce phénomène, a-t-il ajouté, existe aussi dans l’Oural. « J’aurais espéré que, dans l’okrug de l’Oural, la liberté soit complète, que les enfants et leurs parents puissent choisir ce qu’ils désirent et qu’un soutien leur soit proposé dans les régions où cette expérience d’introduction de l’enseignement de la culture religieuse et de l’éthique laïque est menée », a déclaré le Patriarche aux responsables de l’okrug.

bande annonce de Shkola

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