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Les enfants du paradis

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A 35 ans, Playmobil fascine toujours les enfants
30-12-2009
En tête des ventes de jouets de Noël ? La pyramide égyptienne de... Playmobil. Du haut de ses trente-cinq ans d'existence, le petit bonhomme en plastique et ses châteaux, maisons, fermes, bateaux, pirates... continuent de fasciner les enfants. Les musées aussi s'y intéressent. En témoigne cette exposition, à Paris, "Il était une fois Playmobil", aux Arts décoratifs jusqu'au 9 mai 2010.

"Le premier personnage de la marque, né en 1974, révolutionne le jouet, assure Dorothée Charles, conservatrice du département des jouets au Musée des arts décoratifs. Les enfants passent de figurines en plomb, en papier, en aluminium peint... figées dans une attitude, les pieds moulés dans leur socle, à un personnage aux bras et aux jambes articulés." Plus encore, ce joujou s'accompagne d'accessoires qui permettent aux jeunes enfants de recréer un éventail infini de situations.

Mais la clé du succès du petit personnage est ailleurs : les bambins sont au coeur du design. Ainsi l'idée de la pyramide égyptienne est venue d'une demande des enfants eux-mêmes. Ce sont eux qui, par courrier, ont réclamé un Playmobil pharaon. "Cela faisait partie des milliers de dessins que nous recevons chaque année, explique Andrea Schauer, PDG de Playmobil, une société familiale allemande. Une fois la décision prise de réaliser ce projet, nous avons recherché des photos de pyramides et étudié avec des scientifiques les données historiques : ainsi, les hiéroglyphes sur nos jouets ont une vraie signification", précise la dirigeante.

Le jouet star de ce Noël 2009 comprend, entre autres, des vases canopes qui, dans l'Egypte antique, étaient destinés à recevoir les viscères des défunts. Parmi les objets exposés aux Arts décoratifs, le dessin d'un dragon signé par Zoé, 10 ans, et l'animal en Playmobil, presque conforme au croquis de la petite fille, jusqu'à la gueule ouverte crachant le feu.

Alors que les cow-boys et les Indiens ne sont plus au catalogue (les enfants ne les demandent plus, parce qu'il n'y a plus de westerns à la télévision), la maison de Playmobil a dû être repensée : "Les enfants ne trouvaient pas la nôtre assez moderne : il a fallu mettre une véranda, une télévision à écran plat, une cuisine américaine, etc.", souligne Bruno Bérard, directeur général de Playmobil France. "Ce qui est intéressant, analyse Dorothée Charles, c'est que ce jouet en plastique et ses accessoires évoluent au fil du temps en reflétant les transformations de la société."

La femme Playmobil est créée en 1976, l'enfant en 1981 et le bébé en 1984. En même temps, les petites filles se sont mises à jouer aux Playmobil, réservés à leurs débuts aux petits garçons. Aujourd'hui, plus de 3 000 personnages différents coexistent.

Tout a commencé en Allemagne, dans les années 1970 en pleine crise pétrolière. Le fabricant de jouets en plastique Geobra trouve une idée pour économiser sa matière première : un jouet qui tient dans la main des bambins. L'invention, signée de son designer maison Hans Beck, ne mesure pas plus de 7,5 centimètres de haut. Ce nouveau personnage au visage rond, sans nez et avec un léger sourire, va susciter immédiatement l'enthousiasme des enfants. En 1974, la marque Playmobil est lancée.

"Depuis toutes ces années, nous n'avons pas touché à la silhouette du personnage - 7,5 cm de hauteur, la tête ronde, presque celle d'un clown... -, car c'est ainsi que les enfants dessinent les humains, avec une tête plus grosse que le corps et des jambes raides", précise Bruno Bérard. Les habits ont évolué, ainsi que les mains qui bougent et pivotent pour faciliter la préhension des accessoires.

Comme tous les jouets, celui-ci peut susciter des vocations. Le clou de l'exposition parisienne est constitué par la collection exceptionnelle - plus de 1 500 personnages et animaux - d'un "môme"... devenu grand, l'Allemand Oliver Schaffer. Il recevait à chaque Noël et à chaque anniversaire des éléments Playmobil pour alimenter sa passion pour le cirque. "Mes parents devaient rester deux heures dans le canapé, et applaudir au spectacle que je leur concoctais avec mes tigres, mes singes acrobates, mes trapézistes...", se souvient Oliver Schaffer. Aujourd'hui trentenaire, il est devenu directeur de théâtre.

 


"Il était une fois Playmobil", jusqu'au 9 mai 2010. Musée des arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, Paris-1er. Tél. : 01-44-55-57-50. Plein tarif : 8 euros, tarif réduit : 6,5 euros.
 
http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2009/12/29/a-35-ans-playmobil-fascine-toujours-les-enfants_1285768_3238.html
 
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