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Les enfants du paradis

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Apprendre à lire une icône
18-04-2009

Les icônes ne sont pas simplement des éléments décoratifs ni des objets qui nous aideraient à nous concentrer pour prier. Nous croyons que le Christ, sa Mère, les anges ou les saints peints sur les icônes sont réellement présents avec nous.

 

Les icônes sont peintes de telle manière qu’elles nous font rencontrer Dieu et nous font entrer dans la vie du Royaume des Cieux. Petit à petit, nous pouvons devenir sensibles au langage des icônes et Dieu peut nous parler par elles. Les icônes sont d’ailleurs peintes par des gens qui s’efforcent de mener une vie proche de Dieu, grâce à la prière et tout ce qui peut aider à la prière. La manière de peindre les icônes est le résultat d’une évolution progressive qui s’étale sur des siècles (même si les principes essentiels ont été définis dès le 7ème concile œcuménique). La composition des icônes s’est élaborée grâce à des artistes désireux de faire transparaître la gloire de Dieu aux hommes. L’icône est donc comme une fenêtre ouverte sur le royaume de Dieu. Cette évolution lente à travers laquelle les hommes ont cherché l’aide du Saint Esprit pour témoigner de Dieu au monde dans lequel ils vivent, nous fait comprendre ce qu’est la Tradition de l’Église.

 

L’icône cherche donc à refléter une réalité divine mais elle le fait en utilisant les formes de l’art, c’est pourquoi, il n’est pas déplacé d’analyser les aspects artistiques d’une icône.

 

L’ensemble des détails d’une icône a un sens et délivre un message. C’est pour cela que dans certaines langues on dit, non pas peindre une icône mais écrire une icône. Il est donc utile d’apprendre à lire une icône. Les différentes compositions.

La composition d’une icône est l’ensemble des éléments qui sont représentés et la manière dont ils sont placés les uns par rapport aux autres. On peut distinguer trois catégories principales de compositions :
  •   Un personnage seul. Exemples : le Christ, un Ange, un Saint...
  •   Un ou plusieurs personnages dans un certain contexte. Exemples : la Mère de Dieu avec le Christ, un saint contemplant le Christ...
  •   Plusieurs personnages participant à un événement . Exemples : toutes les icônes de fête, scènes de la vie de saints,...

   

Icône de La Nativité
 Un personnage seul

Un ou plusieurs personnages dans

un certain contexte  

Plusieurs personnages participant

à un événement

 icone_christ_w.jpg  27950b.jpg  vue_generale_de_licone.jpg

 Icône peinte au monastère St. Michel

 http://www.eof.fr/eof.htm

 Saint Cyrille d'Alexandrie

http://santiebeati.it/

 

  

Les inscriptions

La personne qui prie devant une icône, doit savoir qui elle prie, c’est pour cela que dans tous les cas, l’icône est accompagnée d’inscriptions concernant le personnage ou la scène représentée. Par exemple : « Saint Nicolas », « la Nativité de la Mère de Dieu »,... parfois on utilise des abréviations, comme St pour Saint etc.

 Concernant le Christ, il est toujours désigné par deux groupes de deux lettres grecques qui sont l’abréviation de Jésus-Christ. (en grec Ιησούς Χριστός) : ΙΣ ΧΣ

 La Mère de Dieu, elle aussi est désignée par deux groupes de deux lettres grecques qui sont l’abréviation de Mère de Dieu (en grec : Μήτηρ Θεού) : ΜΡ ΘΥ

 

Les attributs

Une auréole entoure toujours la tête des saints représentés. Cela montre qu’ils sont déjà porteurs de la lumière de Dieu. Cette lumière n’est pas visible, mais il arrive que miraculeusement les Saints deviennent tout lumineux au cours de leur vie. C’est le cas par exemple de saint Séraphim de Sarov qui a vécu en Russie au 18e siècle. L’auréole est souvent de couleur jaune ou dorée.

 

Les vêtements sont importants pour la compréhension de la vie du saint : S’ils ont reçu une responsabilité particulière dans la vie de l’église, ils sont représentés avec le costume relatif à cette charge. C’est le cas des prophètes, des apôtres, des évêques, des prêtres, des diacres et des moines. Par extension, c’est aussi le cas des hommes d’état, des soldats, des médecins,... En l’absence de vêtements particuliers, les saints sont peints avec la tunique du baptême, pour montrer que par leur vie de sainteté, ils ont réalisé le but du baptême.

 

La couleur a son importance aussi, le rouge est souvent utilisé pour les martyrs (car c’est la couleur du sang), le blanc pour signifier la lumière ou la pureté. La couleur dorée est couramment utilisée pour le fond et les auréoles, cela montre que, sur l’icône, on ne cherche pas à montrer simplement le contexte terrestre mais à replacer ce qui est représenté dans la perspective du Royaume de Dieu. L’inversion de la perspective renforce ce sentiment. En effet, au lieu d’aller vers la ligne d’horizon, la perspective est inversée et est tournée vers la personne qui regarde afin de l’inclure et de la faire participer à la scène.

 

Les objets représentés sont fréquemment liés à la fonction des saints, c’est en complément des vêtements. Un rouleau pour les prophètes ou pour les saints qui ont laissé des écrits importants, l’évangile pour les apôtres et les évêques, l’encensoir pour les diacres, des instruments médicaux, des boîtes ou des flacons pour les médecins, des armes pour les soldats, une couronne et un sceptre en forme de croix pour les empereurs et les rois. Les martyrs sont représentés avec une palme qui symbolise la victoire du combat qu’ils ont mené pour témoigner du Christ , parfois ils tiennent plutôt une croix pour signifier qu’ils ont souffert avec le Christ. Pour certains d’entre eux, on va trouver des détails plus personnels par exemple, une église pour désigner un saint qui a construit une église.

 

L’icône du Christ

C’est l’icône de référence qui donne sa raison d’être à toutes les autres icônes. Comme Dieu a choisi de devenir un homme, il a accepté d’être limité par la matière, on peut donc le représenter dans son humanité (tout comme on aurait pu le prendre en photo). Le Christ est une personne en deux natures, il est à la fois Dieu et homme. ; il n’y a pas un Christ homme et un Christ Dieu. C’est pour cela que lorsque l’on représente son humanité c’est en même temps Dieu qui est représenté.

 

z_pantocrator.jpg

http://spiritualite-chretienne.com/christ/pantocr/z_pantocrator.jpg
 
 
Sur l’icône, l’auréole du Christ est dite cruciforme, c’est-à-dire qu’elle est divisée en trois parties qui évoquent la croix. On y trouve les trois lettre grecques : ο ων, ce qui signifie « Celui qui est ». La fait de dire que le Christ est « Celui qui est » rappelle qu’il est Dieu, c’est en effet par ces mots que Dieu se révèle à Moïse dans le buisson ardent. (Exode 3,14 : Et Dieu dit à Moïse : « Je suis celui qui est. » Et Il dit : « Tu diras aux fils d’Israël Celui qui est m’a envoyé »)

 

nimbe_cruciforme.jpg

Le Christ tient dans la main gauche un livre qui est soit ouvert soit fermé. Ce livre est l’Évangile. En grec, évangile veut dire bonne nouvelle, cela nous montre que le Christ vient apporter la bonne nouvelle aux êtres humains. Cette bonne nouvelle consiste à nous annoncer que Dieu aime les hommes et qu’il veut partager sa vie avec eux.

Pour bien montrer que cela est le message le plus important que l’on puisse recevoir, ce livre est le seul à être dessiné de façon rectangulaire ; les autres livres sont dessinés sous la forme de rouleaux, dans ce cas, il s’agit bien souvent d’écrits de l’Ancien Testament ou bien d’œuvres littéraires composées ou appréciées des saints représentés.

Sur les icônes on voit parfois le Christ tenant un rouleau pour montrer qu’Il est celui que l’on décrit et attend dans l’Ancien Testament. (c’est le cas souvent, du Christ enfant dans les bras de la Vierge). De la main droite il fait un geste de bénédiction, dans l’antiquité lorsqu’on représentait un enseignant ou un orateur, il avait la main tendue avec les doigts légèrement repliés, c’est ce geste de la parole qui a été repris ici, le mot bénédiction en effet veut dire bonne parole, cela montre que Dieu nous veut du bien.On a ensuite dessiné une manière précise de placer les doigts : c’est avec ce même geste que sont représentés les évêques et les prêtres, c’est ce même geste qu’ils font pour bénir les croyants ou la création.

 

Quelques questions à se poser pour comprendre une icône :
  •  Que dit l’inscription qui accompagne l’icône ?
  •  De quelle sorte de composition s’agit-il ?
  •  Si c’est une scène :   Qui sont le ou les personnages principaux ?
  •   Les personnages secondaires (peut-on les identifier sinon que signifient-ils ?)
  •   Décrire ces personnages (surtout les principaux) (place dans la composition, position, attributs éventuels, qui regardent-ils ? comment sont-ils placés l’un par rapport à l’autre ?)
  •   Où se passe la scène ? (en plein air, dans une maison, au Temple ou encore ailleurs ?) Si c’est un personnage seul ou une composition simple :
  •   Quels sont les éventuels attributs ? Que signifient-ils ?
  •   Quels sont les vêtements, leurs couleurs ?
  •   Quels gestes font les personnages ? Qu’est-ce que cela signifie ?
  •   Quelle est la position relative des personnages ?   En déduire des informations permettant de mieux comprendre ce qui est représenté.

 

Ces informations peuvent être complétées par la vie du Saint, les chants de la fête, les récits de l’Évangile.

Pour colorier des icônes :

 Annonciation

Christ en gloire

Christ

Vierge de Kazan

Vierge du signe

   

http://catecheseorthodoxe.free.fr/article.php3?id_article=201
 
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