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Les enfants du paradis

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Seriez-vous un bon parent-coach ?
06-09-2008
La rentrée des classes s’est bien passée, les cours reprennent, les petites difficultés aussi. Pour bien épauler votre enfant et l’aider à gérer ses inquiétudes, devenez son parent-coach. Hélène Mathieu, responsable du coaching des élèves à l’Ecole Centrale de Lyon et auteur de "La réussite scolaire", décrypte ce nouveau concept. Interview.

Un parent-coach est avant tout un parent « ordinaire » qui va utiliser dans certaines situations des outils du coaching. Plus généralement je le définirais par trois attitudes. D’abord, c’est un parent catalyseur, celui qui va permettre à son enfant de réussir mais sans tenter de réussir à sa place. C’est aussi un parent inconditionnellement bienveillant qui confronte l’enfant à ses comportements (« Tu ne travailles pas » ou « Tu as eu une vraiment mauvaise note ») mais pas sur son identité (« Tu es fainéant », « Tu es nul ») Enfin, c’est un parent capable de se remettre en question et d’adapter son comportement aux besoins de l’enfant. Par exemple, lorsqu’il fait travailler son enfant, il n’insiste pas sur ces points faibles. Dans le cas contraire, l’enfant n’aura plus confiance en lui et aura tendance à abandonner plus vite en prononçant la fameuse phrase : « Je n’y comprends rien ! ». Il n’y a pas un seul modèle de parent-coach ; il revient à chacun d’inventer son propre modèle en fonction de sa propre histoire, de ses valeurs, de ses principes d’éducation.
Le parent-coach aura à cœur de développer certaines qualités humaines comme l’empathie, d'accroître sa capacité à poser le cadre et le faire respecter soit en ayant recours à un professionnel, soit par le biais de lectures.
Etre parent-coach : qu’est-ce que cela sous-entend dans la relation parent-enfant ?

Etre parent-coach, c’est être en empathie avec son enfant tout en lui donnant les bons repères pour qu’il se structure. Il favorise l’expression des émotions, les siennes mes aussi celles de son enfant. Il permet à son enfant de dire son mécontentement, entre autres, mais toujours dans le respect. Il l'aide également à découvrir le sens de ce qu’il vit (« Et toi qu’est-ce que tu en penses de cela? Quel sens donnes-tu à cela ? »).
L’adaptation au monde de demain exige que nos enfants soient capables de beaucoup de flexibilité. Tout dressage « fabriquera » des enfants soit sur-adaptés, soit peu confiants, par opposition aux enfants élevés dans le respect d'eux-même, de la responsabilité de leurs engagements.
Un parent-coach respecte le besoin de rêver, de créer de son enfant, son droit de s’exprimer, de manifester ses sentiments ; il lui permet de développer sa capacité de réussir tout en s’épanouissant réellement et surtout en respectant les autres.

Dans la vie de tous les jours, concrètement, en quoi le comportement “coach“ est différent ?

Vous arrivez, par exemple, épuisé du travail. Votre fils vous attend devant la télé, des paquets de gâteaux et du jus d’orange entre les mains, mais n’a pas fait ses devoirs. Vous explosez : « Tu n’es pas fiable ! Je ne te supporte plus! ». Le parent-coach réagit différemment : « Je me sens fatigué à cause de ma journée, mais aussi, je me sens très en colère contre ton comportement. Je constate que tu n’as pas respecté tes engagements. Veux-tu bien t’expliquer sur ce point ? Qu’envisages-tu à l’avenir ? En quoi puis-je t’aider à respecter ton engagement? Et maintenant, mets toi au travail ».

Quelle attitude avoir face à un enfant angoissé par ses résultats scolaires ?

Il faudrait d’abord déterminer d’où vient cette angoisse. L’enfant a peur de quoi ? De la réaction de qui ? La vôtre, de l’enseignant, le regard des petits copains ? Beaucoup de parents mettent leurs enfants sous pression en voulant absolument qu’ils réussissent. Cette pression reflète leurs propres angoisses face à l'avenir.
Parfois, ils n’ont eux-mêmes pas suffisamment réussi à leurs propres yeux et souhaitent que leur enfant réussisse à leur place (réussite par procuration) ; souvent, ils ont besoin d’avoir un enfant qui réussisse pour avoir le sentiment de leur propre valeur ou de leur importance (parents narcissiques).
La plupart du temps les enfants se mettent aussi la pression en s’imaginant que s’ils ne réussissent pas, leurs parents ne les aimeront plus.
Rassurez vos enfants en leur disant que vous les aimeriez quels que soient leurs résultats (amour inconditionnel) mais aussi dissociez leurs résultats de qui ils sont (identité). Dites-leur aussi : « Ta valeur ne dépend pas de tes résultats, car tu es un être humain et ta valeur est inaliénable. Tu n’as rien à prouver ».
Face au bulletin essayez le commentaire « sandwich » : trouver trois points d’amélioration, des pistes d’amélioration et terminer toujours sur un commentaire positif.
 
Isabelle Aristidou


Hélène Mathieu est responsable du coaching des élèves à l’Ecole Centrale de Lyon. Elle anime également des conférences en France et à l’étranger sur le développement de l’intelligence émotionnelle, de la réussite scolaire, de la réalisation du potentiel global des personnes.
Elle est l’auteur de "La réussite scolaire", et "Mon enfant s’épanouit", aux éditions Solar.
http://www.bonnerentree.com/niveau0/article_br.asp?rubID=545&gnrID=17418&page=
 
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